La première communion
Je me souviens bien du jour de ma première Communion. C’était un beau dimanche de mars 1936. C’était un jour ensoleillé, l’église était très belle, la musique aussi, il y avait beaucoup de belles choses dont je me rappelle. Nous étions une trentaine de garçons et de filles de notre petit village, qui ne comptait pas plus de 500 habitants. Mais au centre de mes beaux et joyeux souvenirs se trouve la pensée que j’ai compris que Jésus était entré dans mon cœur, m’avait rendu visite, précisément à moi. Et avec Jésus, Dieu lui-même est avec moi. Et cela est un don d’amour qui vaut réellement plus que tout ce qui peut être donné d’autre par la vie; et, ainsi, j’ai réellement été rempli d’une grande joie, car Jésus était venu à moi.
Et j’ai compris que commençait alors une nouvelle étape de ma vie, j’avais 9 ans, et qu’il était à présent important de rester fidèle à cette rencontre, à cette Communion. J’ai promis au Seigneur, dans la mesure de mes possibilités : « Je voudrais être toujours avec toi » et je l’ai prié : « Mais toi, surtout, sois avec moi ». Et je suis allé ainsi de l’avant dans ma vie. Grâce à Dieu, le Seigneur m’a toujours pris par la main, il m’a guidé également dans les situations difficiles. Et ainsi, cette joie de la Première Communion était le début d’un chemin accompli ensemble, car en allant avec Jésus, on suit la bonne route et la vie devient bonne.
Jésus est présent dans l’Eucharistie. Mais comment ? Je ne le vois pas ! »
En effet, nous ne le voyons pas, mais il y a tant de choses que nous ne voyons pas et qui existent et sont essentielles. Nous ne voyons pas notre intelligence, et pourtant nous l’avons. Nous ne voyons pas notre âme et toutefois, elle existe et nous en voyons les effets, car nous pouvons parler, penser, décider, etc. Nous ne voyons donc pas non plus le Seigneur ressuscité avec nos yeux, mais nous voyons que là où est Jésus, les hommes changent, deviennent meilleurs. Il se crée une plus grande capacité de paix, de réconciliation, etc. Nous ne voyons donc pas le Seigneur lui-même, mais nous en voyons les effets : c’est ainsi que nous pouvons comprendre que Jésus est présent; comme je l’ai dit, les choses invisibles sont précisément les plus profondes et les plus importantes. Allons donc à la rencontre de ce Seigneur invisible, mais fort, qui nous aide à bien vivre.
Pape Benoît XVI, 15 octobre 2005